Quand la fin d’année épuise plus qu’elle ne réjouit
La fin d’année est souvent idéalisée comme une période de célébration, de bilans et de renouveau. Pourtant, pour de nombreuses personnes, elle s’accompagne surtout d’une fatigue profonde, d’une surcharge mentale et d’un sentiment d’épuisement diffus.
Dans un contexte marqué par les incertitudes politiques, économiques et les conflits mondiaux, notre système nerveux est sollicité de façon quasi permanente. Cette exposition prolongée au stress, combinée aux exigences professionnelles et personnelles de fin d’année, crée un terrain particulièrement favorable au burn-out.
| Reconnaître cet état n’est ni un échec ni une faiblesse. C’est un signal biologique et psychique, indiquant qu’un réajustement est nécessaire. |
Comprendre le burn-out : quand le corps dit stop
Le burn-out est un processus progressif. Il résulte d’une exposition prolongée au stress sans récupération suffisante et s’exprime à la fois sur les plans psychologique, neurologique et physiologique.
Il peut se manifester par :
- Une fatigue persistante non améliorée par le repos,
- Une perte de motivation ou de sens,
- Des troubles de l’attention et de la concentration,
- Une irritabilité ou une vulnérabilité émotionnelle accrue,
- Des troubles du sommeil, digestifs ou hormonaux notamment thyroïdien
Ces symptômes traduisent un déséquilibre global des systèmes d’adaptation de l’organisme, en particulier des axes neuroendocriniens impliqués dans la gestion du stress.
Regarder la vie du bon côté sans nier la réalité
Voir la vie « du bon côté » ne signifie pas ignorer ce qui ne va pas. Il s’agit plutôt de déplacer son regard :
- Accepter ce qui échappe à notre contrôle,
- Se concentrer sur ce qui dépend de nous,
- Cultiver la gratitude pour les petites choses stables et nourrissantes.
C’est ici qu’intervient une notion clé : le lâcher-prise intentionnel.
La philosophie du LET THEM de Mel Robbins
Dans son ouvrage « Let Them », Mel Robbins propose une idée à la fois simple et profondément libératrice : laisser les autres être ce qu’ils sont.
Le principe est le suivant :
- Laisser les gens penser ce qu’ils pensent.
- Laisser les situations se dérouler sans tenter de tout contrôler.
- Laisser tomber la charge émotionnelle liée aux attentes non satisfaites.
En cessant de vouloir modifier le comportement des autres ou le cours des événements, nous récupérons une énergie précieuse.
| Cette énergie peut alors être redirigée vers ce qui compte vraiment : notre santé, nos valeurs, nos choix. |
Let Them n’est pas une résignation, mais un recentrage. Un acte de maturité émotionnelle qui apaise le mental et libère de l’espace intérieur.
La bienveillance comme boussole
La bienveillance commence par soi.
En période d’épuisement, elle se traduit par :
- Ralentir sans culpabiliser,
- Accepter de ne pas être performant à 100 %,
- S’accorder du repos réel,
- Remplacer l’auto-critique par une écoute sincère de ses besoins.
| Être bienveillant envers soi permet aussi de l’être davantage envers les autres. La douceur n’est pas un luxe, mais une ressource régénératrice. |
L’éclairage de la médecine fonctionnelle
La médecine fonctionnelle propose une approche intégrative, cherchant à comprendre les causes profondes des déséquilibres plutôt que de masquer les symptômes.
En situation de burn-out ou de fatigue chronique, certains axes sont souvent explorés :
- L’équilibre hormonal (cortisol, thyroïde),
- L’état du système digestif et du microbiote,
- L’inflammation chronique de bas grade, ISBG
- La qualité du sommeil,
- La charge toxique et oxydative.
L’axe HPA et le stress chronique : quand l’organisme s’épuise
L’axe HPA, hypothalamo-hypophyso-surrénalien, est au cœur de notre capacité d’adaptation au stress. Il orchestre la production du cortisol, souvent appelé « hormone du stress », indispensable à la survie à court terme.
En situation de stress aigu, ce système est salvateur. Mais lorsque le stress devient chronique, pression professionnelle constante, anxiété liée au contexte mondial, surcharge émotionnelle prolongée, l’axe HPA est sollicité sans répit.
Avec le temps, cette stimulation excessive peut conduire à un dysfonctionnement de l’axe HPA.
Le corps peine alors à produire une réponse hormonale adaptée. Les signaux se brouillent, les rythmes biologiques se dérèglent, et l’organisme entre dans un état d’épuisement progressif.
Fatigue surrénalienne : de quoi parle-t-on ?
Le terme de « fatigue surrénalienne » n’est pas toujours reconnu officiellement en France par l’ensemble du corps médical ou des endocrinologues. Il ne correspond pas à une insuffisance surrénalienne aiguë, qui est une pathologie grave et clairement définie.
Il décrit cependant, dans une approche fonctionnelle et intégrative, un état d’adaptation défaillante au stress chronique, caractérisé par :
- Une fatigue intense surtout matinale,
- Des difficultés à récupérer,
- Une hypersensibilité au stress,
- Des troubles de l’humeur (anxiété, irritabilité, abattement),
- Des troubles du sommeil avec réveils nocturnes,
- Une baisse de la concentration et de la motivation.
| Dans ce contexte, ce ne sont pas les glandes surrénales « qui lâchent », mais bien l’ensemble du système de régulation neuro-hormonale qui fonctionne en mode dégradé. |
Un impact direct sur la santé mentale
Le cortisol joue un rôle majeur dans la stabilité émotionnelle, la vigilance et l’énergie mentale.
- Un cortisol trop élevé ou mal régulé peut favoriser l’anxiété, l’agitation intérieure et l’épuisement.
- À l’inverse, un cortisol trop bas peut entraîner une fatigue profonde, une humeur dépressive et un sentiment de perte d’élan vital.
Ainsi, le dysfonctionnement de l’axe HPA est souvent intimement lié aux états de burn-out, de fatigue chronique et de fragilité psychique.
| Burnout de fin d’année : un terrain idéal pour le dérèglement de l’axe HPA |
La fin d’année constitue un moment particulièrement sensible pour l’axe HPA. Les échéances professionnelles, la pression des bilans, les obligations sociales, les attentes personnelles et familiales, combinées à un contexte mondial instable, maintiennent l’organisme dans un état de stress prolongé.
Le système d’adaptation est alors sollicité sans véritable phase de récupération. Le cortisol peut devenir soit excessif, soit insuffisant, soit totalement désynchronisé par rapport aux rythmes circadiens.
Ce déséquilibre contribue directement au burn-out : épuisement physique, perte de sens, brouillard mental et instabilité émotionnelle.
Le burn-out de fin d’année n’est donc pas uniquement psychologique. Il est aussi neuro-hormonal, et mérite une lecture globale intégrant le fonctionnement de l’axe HPA.
Note de prudence
Il est essentiel de rappeler que ces approches ne remplacent en aucun cas un suivi médical classique. Tout symptôme persistant, toute fatigue intense ou tout trouble de l’humeur doit faire l’objet d’un avis médical.
La notion de dysfonctionnement de l’axe HPA et de fatigue surrénalienne s’inscrit dans une vision fonctionnelle et préventive de la santé.
Elle vise à mieux comprendre les déséquilibres en amont, en complément et non en opposition de la médecine conventionnelle.
Se faire accompagner pour soutenir l’axe HPA
Plutôt que d’agir seul ou de multiplier les solutions approximatives, il peut être judicieux de se faire accompagner.
Un accompagnement personnalisé permet d’évaluer et de soutenir l’axe HPA à travers :
- Le respect des rythmes biologiques,
- L’alimentation et la nutrition qui équilibrent nos neuromédiateurs avec la sérotonine et la dopamine,
- La micronutrition ciblée,
- Des bilans biologiques adaptés*:
- La qualité du sommeil,
- La gestion du stress
| Prendre rendez-vous, c’est choisir de ne plus porter seul cette fatigue invisible et de remettre du sens, de la cohérence et de la douceur dans son parcours de santé. |
Les bilans biologiques préventifs : repartir sur de bonnes bases
Se lancer dans des bilans biologiques préventifs peut être une démarche éclairante. Il ne s’agit pas de médicaliser à outrance, mais de mieux comprendre son terrain.
Le Test Stress ?
C’est un bilan fonctionnel reposant sur le dosage du cortisol salivaire à 5 moments clés de la journée. Il constitue un examen de 1er intention chez les patients présentant des signes d’anxiété, de stress chronique, de surmenage, d’hyper-réactivé au stress, de trouble du sommeil comme vu précédemment.
Ce bilan permet d’évaluer le fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (axe HPA) et la capacité de l’organisme à s’adapter au stress. Il aide à déterminer si le système de gestion du stress se situe encore dans une phase d’adaptation et de résistance, ou s’il montre des signes d’épuisement progressif, pouvant conduire à un état de burn-out.
A cela, certaines carences peuvent également et profondément impacter notre énergie et notre santé mentale :
- Magnésium (stress, fatigue nerveuse),
- Fer (épuisement, essoufflement, chûte de cheveux, détox hépatique inefficace, production de nos neuromédiateurs réduite),
- Vitamines B (système nerveux, cognition, méthylation, sommeil),
- Vitamine D (immunité, humeur),
- Oméga-3 (inflammation, cerveau, fluidité membranaire).
Un manque prolongé de nutriments essentiels peut plonger notre physiologie dans une forme de pénombre : le corps fonctionne, mais en mode dégradé. Ces nutriments peuvent également être dosés.
Identifier et corriger ces déficits permet souvent une amélioration notable de la vitalité.
Se réaligner pour la nouvelle année
La fin d’année n’est pas seulement une conclusion, c’est aussi une transition. Une invitation à :
- Faire le bilan sans jugement,
- Tirer des enseignements,
- Poser des intentions réalistes et respectueuses de soi.
Plutôt que de viser une transformation spectaculaire, choisir des ajustements progressifs : mieux dormir, mieux manger, mieux respirer, mieux s’entourer.
En conclusion : remettre de la cohérence dans le parcours de santé
Dans un monde instable et exigeant, prendre soin de soi devient une démarche essentielle et lucide.
Le burn-out, la fatigue chronique et les troubles associés ne sont pas uniquement des phénomènes psychologiques : ils s’inscrivent dans des mécanismes biologiques complexes impliquant le système nerveux, hormonal et métabolique.
Mon travail s’inscrit dans cette vision globale et intégrative de la santé. Il vise à accompagner les personnes en état d’épuisement ou de déséquilibre chronique à travers une lecture fonctionnelle de leur situation :
- Compréhension du stress,
- Exploration de l’axe hpa,
- Analyse du terrain biologique,
- Identification des carences éventuelles et
- Réajustement des piliers fondamentaux de la santé.
| Chaque accompagnement est individualisé |
Il repose sur l’écoute, la bienveillance et une approche fondée à la fois sur les données scientifiques actuelles et sur l’observation clinique.
La fin d’année peut alors devenir non pas un point de rupture, mais un moment charnière : celui où l’on choisit de se faire accompagner, de ralentir, et de reconstruire une santé plus stable, plus consciente et plus durable.
Si vous ressentez cette fatigue persistante, cette perte d’élan ou ce décalage intérieur, il est peut-être temps d’ouvrir un nouvel espace de compréhension et de soutien.
Toutefois, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année et une rentrée non pas en mode résolution mais en mode inspiration, renouveau, en privilégiant l’écoute de vos besoins, la douceur envers vous-même et la construction progressive de vos projets et de votre équilibre
Laurence Fuhrmann