LA GUERRE CONTRE LES MÉDECINES ALTERNATIVES

Pour donner suite aux polémiques sur la naturopathie, j’ai décidé en tant que naturopathe de dénoncer les dérives dangereuses de certains professionnels de santé, les dits naturopathes cités ces derniers mois par les médias et les reporters qui s’acharnent regrettablement contre notre profession toujours pas réglementée.

Ces accusations portent d’énormes préjudices à un bon nombre de naturopathes diplômés qui exercent leur profession de manière consciencieuse en respectant en outre la déontologie dont je vous rappelle ici nos quelques codes :

  • Respecter le droit ainsi que les institutions médicales du pays où nous exerçons.
  • Respecter la personne humaine, son libre arbitre
  • De ne point couper la personne du milieu médical et paramédical, mais au contraire l’encourager à agir en complémentarité
  • D’assurer des rapports confraternels et solidaires avec consœurs et confrères
  • De respecter le champ d’action essentiel qui demeurera celui de l’éducation, de la prévention primaire active et de la promotion de la santé.
  • De reconnaître ses possibilités et ses limites et savoir toujours orienter le consultant vers la forme de médecine la plus adaptée à la situation à savoir psychologue, spécialistes médicaux ou paramédicaux etc.

Doctolib se sépare des pratiques paramédicales 

Accusée de référencer des praticiens comme les naturopathes dont je fais partie, la célèbre plateforme Doctolib a été obligée de désinscrire la totalité des thérapeutes de médecines alternatives. Ne nous chercher plus sur cette plateforme qui n’a pas eu d’autres choix que de rompre nos contrats sous la pression du conseil de l’ordre des médecins. Un geste qui s’avère compréhensible.

Des pseudothérapeutes dangereux pour notre profession

La vidéo d’une certaine thérapeute recommandant crûment ou maladroitement la friction « des organes génitaux » pour endormir un enfant malade a rappelé l’enjeu de l’encadrement de nombreuses pratiques, comme la naturopathie, avec ses dérives qui se multiplient, entre homicides involontaires, fervents de préceptes tels que le jeûne souvent mal accompagné ou dangereusement préconisé, du crudivorisme aux autres pratiques alimentaires insouciantes, aux poursuites en justice… Des praticiens soupçonnés de « dérives sectaires » sont dommageables sur la santé de nos patients.

Des pratiques qui mettent en péril notre profession et le sérieux d’un bon nombre de praticiens naturopathes qui choisissent d’abandonner leur titre, leur cabinet par manque de patientèle ou d’ajouter à leur certificat, une nouvelle formation ou diplôme reconnu d’état pour assurer leur survie et rassurer une patientèle hésitante et/ou craintive.

Un meilleur encadrement, pour quand ?

Le syndicat des professionnels de la naturopathie SPN milite pour un encadrement plus strict de l’état et une régulation de cette pratique. Comme stipule sa présidente « il y a du ménage à faire » pointant du doigt un bon nombre d’écoles ne suivant pas les règles d’éthique de la profession : « Nous voulons réguler, organiser, écrémer, c’est une urgence »

Des discours manichéens et simplistes

Une vision qui s’accompagne malheureusement de défiances envers la chimie ou les médicaments allopathiques ce que je réfute. Comme mentionné par un Pr de santé sur TF1 « Malgré la popularité de la naturopathie, celle-ci ne doit pas aboutir à des discours manichéens et simplistes, revenant à dire que la nature c’est bien et que la chimie c’est mal ».

Il suffit en effet de se souvenir de l’espérance de vie il y a plusieurs siècles, alors que l’on mangeait bio et faisait beaucoup d’exercice, cela n’empêchait pas les populations de succomber massivement aux infections, aux épidémies et autres maladies qui circulaient. Des maux que la médecine a contribué à combattre et parfois à éradiquer.[1]

Rassurez-vous, il n’y a pas que de mauvais thérapeutes !

Contrairement à ce qui peut être diffusé par les reportages télévisés ou par les médias, il existe des thérapeutes ou professionnels de santé qui travaillent de manière appliquée et conjointement avec le corps médical à savoir médecins, gastroentérologues et autres spécialistes.

Des thérapeutes qui s’appuient sur la science, les études, pour accompagner leurs clients vers une meilleure qualité de vie.

Des thérapeutes consciencieux qui continuent à se former notamment en médecine fonctionnelle, en nutrithérapie, en phytothérapie et autres pratiques sérieuses, scientifiquement prouvées telle que la biologie appliquée à la nutrition.

Des techniques soutenues et enseignées aux Etats-Unis, en France et en Belgique par de nombreux médecins soucieux de la santé de leurs patients dont je site : Le Pr Castronovo, le Dr Curtay, le Dr Lorrain dont la renommée n’est plus à faire.

Une pratique à laquelle s’ajoutent des conseils de gestion de stress, d’hygiène de vie et de simples rééquilibrages alimentaires*.

*Pour rappel, un naturopathe n’est pas un diététicien, ce dernier est généralement rattaché à un établissement hospitalier, des cliniques ou dans le libéral, il accompagne des patients dans l’élaboration de menus ou adapte leur alimentation en fonction de la pathologie.

La société évolue mais la France reste le maillon faible de l’Europe

La profession de naturopathe est officiellement légalisée et même parfois remboursée dans de nombreux états européens tels que l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, la Suède, le Portugal, le Royaume-Uni, le Danemark, la Norvège et l’Irlande. Certaines mutuelles en France remboursent la naturopathie mais il reste du chemin !

D’autres pays ont légalisé la naturopathie dont l’Australie, 13 états des Etats-Unis, l’Afrique du Sud et le Canada anglophone.

La naturopathie est reconnue comme 3e médecine traditionnelle par l’OMS depuis 2001, mais en France il n’existe toujours pas de diplôme d’état pour le métier de naturopathe.

Nos voisins helvétiques ont mis une quinzaine d’années à faire reconnaitre la profession de naturopathe. Peut-on espérer que la France suivra les pas et le cahier des charges de la Suisse pour accélérer notre reconnaissance ?

Alors qui choisir ?

Il est difficile de se faire une idée avant de prendre rdv chez un naturopathe à moins d’avoir été recommandé.

Néanmoins, il faut vérifier la formation initiale de votre thérapeute. En cas de doute, choisissez une personne ayant fait une école reconnue par la Fédération des Écoles de Naturopathie (Féna), qui réglemente la profession depuis 1980 ou du Syndicat des Professionnels de la Naturopathie SPN ou de l’OMNES.

Choisissez un praticien qui continue à se former, ayant une certification en phytothérapie voire mieux, un diplôme universitaire (DU) en micronutrition, phytothérapie, médecine fonctionnelle ou autres diplômes d’états.

Rappel aux praticiens qui semblent l’avoir oublié : Le naturopathe est libre d’exercer en profession libérale dès lors qu’il ne se revendique pas médecin et ne procède à aucun acte médical, ni diagnostic (Article L.4161-1 du Code de la santé)

Mon cabinet et ma profession :

Formée en médecine fonctionnelle et nutritionnelle auprès du Pr Castronovo DUE, en phytothérapie et aromathérapie de la faculté de pharmacie de Clermont Ferrand, en nutrithérapie auprès du Dr Curtay, diplômée d’état de Coaching en Développement personnel, je recherche avant tout à accompagner mes patients vers un mieux-être.

Je travaille étroitement avec le corps médical.

Je m’applique à suivre les codes déontologiques de ma profession et de respecter les prescriptions de vos médecins référents.

Lors d’une consultation, je ne suis pas habilitée à poser un diagnostic qui est à la seule initiative de votre médecin ou de votre spécialiste. Dans le cas de maladies chroniques ou autres troubles, c’est notamment par des implications sur votre vie quotidienne, que je serai amenée à vous conseiller.

Mes formations en micronutrition appliquée à la prévention et à la santé et en nutrithérapie me permettent de vous accompagner avec une approche systémique qui se concentre sur l’identification de l’origine de vos troubles et la lutte contre la cause profonde de la maladie. Une pratique basée sur l’évolution de la recherche en science nutritionnelle, génomique et épigénétique[2].

La biologie préventive vient compléter ma pratique. La bonne santé est un savant équilibre entre un grand nombre de systèmes du corps humain, un équilibre que je ne cesserai de partager avec mes patients tout comme avec mes étudiants. Si ces équilibres se rompent, à terme, la maladie peut apparaître.

La compréhension de ses systèmes et la détection précoces de leurs déséquilibres permettent d’anticiper l’apparition de troubles et d’éviter bien des désagréments et de dépenses de santé.

Dans cette optique, je continue à me former en Biologie Médicale appliquée à la Nutrition auprès du Dr Olivier Coudron de l’institut SIIN.

J’ai choisi de travailler avec la biologie d’investigation préventive qui s’avère être un outil pertinent et de référence pour proposer à mes patients, depuis plus de 6 ans, une prise en charge précise, personnalisée et rigoureuse, associant recommandations alimentaires et supplémentation sur mesure en fonction des résultats.

Je collabore notamment avec des laboratoires et comités scientifiques de haut niveau en médecine nutritionnelle, fonctionnelle et anti-âge qui travaillent main dans la main pour étudier les résultats d’analyses en fonction des éléments rapportés par mes patients. En outre, un comité de médecins qui assurent la formation de professionnels de santé, permettant d’acquérir et de renforcer une expertise en médecine préventive et fonctionnelle.

Un exemple significatif de biologie préventive :

La thyroïde :

(En dehors d’autres troubles sous-jacents qui nécessitent l’expertise d’un médecin), cet organe a besoin d’un bon nombre de nutriments pour bien fonctionner : En outre, les hormones Thyroïdiennes sont sous le contrôle de la TSH (que votre médecin dose dans le sang), une hormone produite par l’hypophyse qui contrôle la sécrétion de vos hormones thyroïdiennes.

Pour synthétiser ou fabriquer la thyroxine ou T4 (contenu dans un médicament nommé le Levothyrox), cette glande a besoin d’iode et de tyrosine ainsi qu’un ensemble de nutriments tels que le fer, le sélénium, le zinc et de bons acides gras pour bien fonctionner.

Ne serait-il pas judiciable de doser ces nutriments tels que l’iode afin de corréler la dysfonction avec de possibles carences ? (En 2007, près de 2 milliards de personnes dans le monde étaient carencées en iode).[3]

Et l’alimentation dans tout cela ?

L’adoption d’un régime alimentaire sain tout au long de la vie contribue bien évidemment à prévenir un bon nombre de pathologies, dites de civilisation mais qu’en est-il de la qualité de ces aliments ?

La valeur énergétique des aliments n’apporte plus la quantité de nutriments indispensables à la santé. Nous parlons de calories vides ou creuses.

Prenez pour exemple les légumes qui ont perdu plus de 46% de Calcium, 27% de fer, de cuivre ou de zinc[4]. Il faudrait consommer quatre trois fois plus de brocoli aujourd’hui pour compléter sa carence en calcium ou avaler une cagette d’orange pour retrouver un taux correct de vitamine C des années 40.

Les facteurs sont multiples :

  • Des sols appauvris
  • Des végétaux cueillis trop tôt
  • Des traitements abondants
  • Une croissance trop rapide boostée par des engrais
  • Des produits ultra-transformés

Plus les rendements liés à la production augmentent, plus la concentration en nutriments diminue dans votre assiette !

La nutrithérapie :

Elle optimise les fonctions, prévient et co-traite (En collaboration avec les médecins) des pathologies par des techniques de changement du comportement alimentaire, les corrections de possibles déficits ou surcharges nutritionnelles, l’utilisation des aliments, des vitamines, des minéraux, des acides gras, des oligo-éléments, des phyto-nutriments et des probiotiques pour optimiser la santé. CFNA

Cette promotion de la santé passe par la restauration de l’énergie, par des bilans et correction des déséquilibres ou déficit nutritionnels, des techniques de coaching avec une conscientisation des pollutions, des toxiques de l’environnement. (Selon une étude américaine, 93% des eaux en bouteille testées contenaient en moyenne 10,4 microparticules de plastiques par litre = PP, PE, polyuréthane PU, PET, BPA, phtalates et colorants etc.).

De nombreuses personnes font du « bashing » contre les compléments, certains en effet ne valent rien, mais des suppléments tels que la vitamine D en hiver sont justifiés ! De nombreuses études à l’appui.[5]

100% de la population non supplémentée est carencée en Magnésium (Moins de 180mg de Mg dans une journée qui compte approx 1800kcal, il serait ridicule de manger plus pour combler nos carences – AJR conseillé 400mg/jour), sans compter les effets antinutritionnels de certains traitements prescrits à outrance :

Les statines effondrent les taux de CoQ10, (le transporteur d’électrons qui permet la fabrication d’énergie et participe à la respiration cellulaire). Cela augmente les risques de déclin cognitif, de diabète 2, d’asthénie, de douleurs musculaires. Au Canada, ce complément est rendu obligatoire lorsqu’un patient est sous Statines.

En effet, on estime que 5 à 10 % des personnes sous statines – voire jusqu’à 22 % selon certaines études – souffrent de troubles musculaires pouvant aller de simples douleurs jusqu’à la rhabdomyolyse (dégénérescence du tissu musculaire)[6].

En résumé

« Une majorité de médecins ne sont pas formés à l’utilisation de ces outils tels que la nutrithérapie. Pour savoir ce que mangent les gens, ça prend du temps. Et malheureusement, la prévention est non reconnue par la sécurité sociale et non remboursée ». Dr JP Curtay

Essayons de travailler ensemble !

Sur ces mots, je reste à votre disposition pour tous renseignements complémentaires.

Laurence Fuhrmann

Nutrithérapeute, micronutritionniste et Naturopathe malgré tout !

[1] La Naturopathie, médecine alternative Par Thomas Deszpot, Publié le 24/01/2023

[2] LIMS

[3] The Lancet Iodine Deficiency – July, 12, 2008

[4] Thomas, A study on the mineral depletion of the foods Available to us as a Nation over the period of 1940-1990. Nutrition and health 2003 17:85

[5] Cynthia Aranow, MD, Vitamine D and the Immune system. J Investig Med. 2011 Aug; 59(6):881-886

[6] The effect of coenzyme Q10 in statin myopathy. Jan 2013. Neuro Endocrinology letters 33 Suppl 2:98-101